SOURCE : EURACTIV
Photo : Marcin Jozwiak, Pexels
Varsovie a soutenu lundi (28 août) que la loi sur l’interdiction des véhicules thermiques récemment adoptées par l’UE n’a pas été correctement évaluées, qu’elle a outrepassé l’autorité de Bruxelles et que les politiques climatiques européennes menacent à présent l’économie de la Pologne ainsi que sa sécurité énergétique.
L’un des principaux arguments de la Pologne est que les politiques climatiques européennes auraient dû être adoptées à l’unanimité parce qu’elles ont un impact sur les décisions souveraines des pays quant à leur choix de mix énergétique et d’utilisation des sols, selon un document énumérant les arguments juridiques de la Pologne.
L’interdiction des ventes de nouvelles voitures à moteur à combustion risque d’avoir de graves conséquences sur l’industrie automobile européenne, les secteurs économiques connexes et la société dans son ensemble, selon Varsovie.
Cela « risque d’entraîner de graves conséquences négatives pour l’industrie automobile européenne, ainsi que l’exclusion sociale, l’exclusion du transport des personnes les plus pauvres et une disparité accrue entre les citoyens en ce qui concerne le niveau de vie », ajoute la contestation.
En outre, les impacts socio-économiques plus larges de ces lois n’ont pas été évalués de manière approfondie, en particulier la législation modifiant les permis disponibles dans la réserve de stabilité du marché du carbone, affirme Varsovie.
Cette législation a été adoptée « sur la base d’une étude d’impact incomplète, obsolète et mal réalisée, préparée à partir de données qui ne tenaient pas compte de l’attaque armée de la Russie contre l’Ukraine et de la crise énergétique qui en a résulté », affirme la Pologne.
Un porte-parole de la Commission a déclaré que l’exécutif européen avait pris note de la contestation judiciaire de la Pologne, ajoutant qu’il revenait à la Cour de Justice de l’UE de statuer sur l’affaire.
« La Commission maintient que les mesures en question sont totalement conformes aux traités et à la législation de l’UE », a soutenu le porte-parole. Il a également affirmé que la Commission a proposé ces textes législatifs afin de mettre en œuvre la loi européenne sur le climat, « qui fixe des objectifs juridiquement contraignants de réduction des émissions de 55 % d’ici 2030 et de zéro émission nette d’ici 2050 ».
Consultez les Crit’Air pour mieux comprendre le ZFE
+150 OOO hbts
“Le principe qui prévaut dans le cas de l’UE est le principe de l’égalité entre les Etats, quel que soit le poids politique ou économique de ces Etats. Ce principe vise à empêcher le retour au rapport de force qui a dominé les relations intra-européennes auparavant”, analyse ainsi Jean-Luc Sauron, professeur à l’Université Paris Dauphine.